A l’intersection de la rue de la Mule Noire et de l’ancienne rue des Jardins (aujourd’hui rue de la fontaine d’Argent), la fontaine de la Mule Noire fut construite selon les plans, influencés par le baroquisme de Georges Vallon en 1758.
Jean Chastel y a participé pour les sculptures.
La margelle blanche du bassin convexe, et le fronton arrondi forment un agréable contraste avec la verticalité de la fontaine, prenant l’aspect d’un monument.
Deux hommes joufflus, coiffés de turbans retenus par des agrafes à l’ottomane, projettent de leur bouche l’eau carbonisée, provenant, à l’époque, de la source Parraud.
Cette activité semble les fatiguer : des rides bien perceptibles recouvrent leurs fronts qui, encore une fois, forment un contraste avec les joues bombées. La partie supérieure de la fontaine contient une plaque vide. Anciennement, les armes de la ville y étaient placées, mais elles ont disparu : vol, acte politique ou accident, nous le saurons probablement jamais.
Son emplacement, à distance des grandes rues bruyantes et fréquentées n’aura pas empêcher à des histoires louches d’attaquer la “réputation” du monument. En effet, le coût de sa réalisation, la somme octroyée au propriétaire du jardin auquel la fontaine est adossée, et enfin, l’amende du propriétaire qui prit la place de ce premier, en 1833, après avoir détourner l’afflux d’eau vers son hôtel, sont sources de rumeurs liées à l’argent.
Aucun écrit relate de l’évolution officielle du nom de la fontaine. Initialement fontaine de la Mule Noire, elle reçut également le nom de fontaine de la Comédie pour sa proximité avec le théâtre du Jeu de Paume et la rue de l’Opéra mais c’est la nom de fontaine d’Argent qui resta le plus gravé dans les mémoires.
Aujourd’hui, l’eau provient du Verdon et n’est pas carbonisé, ne demandant pas de récurage fréquent.
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