Il s’agit de l’un de ces petits habitats isolés qui exploitent au Moyen Âge les terres du plateau bordant au nord le Val-Suzon. Il dépend du domaine foncier de l’Abbaye de Saint-Seine et il s’agit peut-être des Bordes Gaudot que certains documents d’archives évoquent à partir de 1323 et déclarent comme désertées en 1417.
Les fouilles archéologiques ont été conduites aussi exhaustivement que possible entre 2003 et 2011 : elles ont dégagé des vestiges certes arasés mais bien lisibles : d’une part d’un hameau constitué de deux fermes entourées de jardins clos et accompagnées tant d’un four à pain collectif que d’une vaste grange à piles, d’autre part d’un puits-citerne aménagé à 350 m de distance.
Tout montre que l’installation a été de courte durée, couvrant seulement le XIVe siècle, que le lieu est difficile et qu’il n’a auparavant jamais accueilli d’aménagement durable ; mais tout montre aussi que l’investissement de départ a été important, visiblement fait pour durer et conçu pour établir un centre pérenne de peuplement et d’exploitation.
1000 m2 de solides édifices aux parois de pierres, aux toitures de laves et aux sols excavés sur plusieurs dizaines de cm dans la table rocheuse ont été en effet construits pour accueillir un groupe résident d’une vingtaine de personnes spécialisées dans l’élevage ovin et, secondairement, dans la production de chaux destinée sans doute à alimenter les chantiers de reconstruction de l’abbatiale.
Les épidémies de peste et les ravages de la guerre de Cent-Ans, qui instaurent un climat d’insécurité et désorganisent durablement l’économie dans la région, mettent fin à cet établissement très isolé au début du XVe siècle.
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