Monument payant le plus visité au monde, symbole de Paris et de la France dans l’imaginaire collectif, la tour Eiffel occupe une place à part dans le patrimoine français et mondial. Ce monument est la concrétisation d’une idée dont ont rêvé tous les grands ingénieurs internationaux de la révolution industrielle : la construction d’une tour gigantesque d’une hauteur supérieure à 300 mètres. Des projets d’une telle structure voient le jour au cours du XIXe siècle en Angleterre ou aux États-Unis. Néanmoins, ils n’aboutissent jamais. Finalement, c’est la France qui édifie la première une tour de ce genre.
Sa construction résulte de la volonté du gouvernement français, de démontrer par un monument majestueux dépassant 300 mètres, le génie et le savoir-faire techniques de la France lors de l’Exposition universelle de 1889, célébrant le centenaire de la Révolution. Un grand concours d’architecture est alors lancé en 1886, et 107 projets, parfois totalement fous, sont présentés. On compte parmi les ingénieurs répondant à l’appel, un certain Gustave Eiffel. Son entreprise fabrique des charpentes et des structures métalliques. On lui doit déjà à l’époque d’imposants monuments comme le viaduc de Garabit, ou l’ossature de la statue de la Liberté.
L’ingénieur fait prendre à sa tour en fer puddlé de 3 étages, une forme rappelant celle des pylônes supportant les tabliers de pont. Il répartit son poids sur 4 solides pieds. Son projet séduit et devance celui de Jules Bourdais, son principal concurrent. Celui-ci prévoit d’ériger une tour prenant la forme d’un immense phare de pierre devant illuminer Paris, appelé « colonne-soleil ». Le projet d’Eiffel est cependant plus réaliste et moins coûteux.
La construction de la tour débute en janvier 1887 et mobilise plus de 250 ouvriers. Elle est émaillée de défis techniques considérables que les ingénieurs parviennent toutefois à relever. Pour excaver le terrain marécageux, ils utilisent un système de caissons pneumatiques. De plus, afin de s’assurer de la parfaite jonction entre les 4 piliers, ils emploient un mécanisme de pistons. Enfin, ils installent des grues à vapeur pour hisser les différentes pièces métalliques. Notons que lors de son érection, la tour suscite des critiques. Dans une tribune, des intellectuels et des artistes l’accusent de défigurer Paris et de trancher trop radicalement avec l’architecture classique.
Malgré les polémiques, le succès est au rendez-vous. A son inauguration le 31 mai 1889, la tour de 312 mètres est la plus haute structure jamais construite par l’Homme. Elle commence alors à accueillir ses premiers visiteurs. Ils doivent d’abord faire l’ascension à pied, mais rapidement, ils peuvent utiliser des ascenseurs ingénieusement installés dans les piliers.
Malheureusement, la tour ne possède qu’un bail de 20 ans. Passée cette période, la ville de Paris envisage un temps sa destruction. Son concepteur parvient néanmoins à prouver son utilité, notamment dans le cadre d’expérimentations scientifiques, de radiophonie et de météorologie, et à la sauver. Une station radio permanente prend ainsi place au sommet de la tour en 1906. Aujourd’hui, on n’imaginerait pas le paysage urbain parisien sans sa dame de fer.
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