Avant de commencer la visite, nous vous invitons à prendre connaissance des consignes suivantes :
Si vous rencontrez des difficultés dans l’utilisation de votre audioguide, n’hésitez pas à solliciter l’agent situé à l’accueil. Pendant votre visite, nous vous invitons à respecter les lieux, à rester dans le périmètre mentionné sur le document d’aide à la visite et à ne pas perturber l’activité du domaine.
Par ailleurs, vous pouvez à tout moment réécouter un commentaire, en appuyant sur la touche retour de votre audioguide.
Nous vous souhaitons un agréable moment de détente et de découverte.
En sortant de l’accueil, prenez à droite pour commencer la visite et dirigez-vous jusqu’au marquage « Le Douby » signalé au pied des vignes, afin de pouvoir contempler la face nord du château.
1. INTRODUCTION
Bienvenue à Corcelles.
Le château actuel est bâti au XVième siècle sur les ruines d’une forteresse beaucoup plus ancienne. Corcelles se dresse en sentinelle à la frontière de deux états issus, en 843, de l’héritage de Charlemagne. D’une part, le Royaume de France, attribué à Charles le Chauve au nord et d’autre par le Saint Empire Germanique de Lothaire au sud-est. Cette frontière est symbolisée par un ruisseau insignifiant, le Douby, qui coule en contre bas du château, dans la vallée en face de vous.
Vous l’aurez compris, la construction de cette place forte à l’unique but d’asseoir un pouvoir politique. Comme il ne s’agit pas de plaisanter sur les prérogatives de chacun, on construit ce château, pour que les Bourguignons ne s’imaginent pas que l’on puisse pénétrer facilement en Beaujolais. Dans cette optique, la face nord du château présente à l’envahisseur potentiel un corps de logis compris entre deux tours imposantes.
Il faut bien avoir à l’esprit que le château de Corcelles n’a jamais eu de donjon et il n’y a jamais eu de grande bataille à Corcelles. A l’inverse, le château n’a pas non plus été un lieu de villégiature.
2. VIGNOBLE ET HISTOIRE DU BEAUJOLAIS
Si à l’origine le château de Corcelles a été édifié pour asseoir un pouvoir politique, de nos jours il s’agit d’un domaine viticole de 80 hectares. Chaque année, 150 vendangeurs récoltent à la main les grappes de Gamay arrivées à maturité optimale. Et c’est au sein de notre vendangeoir que les grappes sont transformées en vin. Vous pouvez d’ailleurs l’apercevoir : il s’agit du bâtiment en contre-bas sur votre gauche.
ENTRE LE VIGNOBLE ET LE CHAI
Nous vous invitons désormais à vous diriger vers l’ancien chai : il s’agit du grand bâtiment en face du château et à y entrer par la petite porte en verre accessible par quelques marches.
Vous l’aurez compris, la vigne a toujours tenue une part importante à Corcelles. Si elle a su traverser les siècles, le bâtiment dans lequel vous vous apprêtez à entrer a servi, dès sa construction, à d’autres usages tels que l’élevage ou la polyculture. Car il faut savoir que le domaine du château de Corcelles, au cours du XVIIIième et XIXième siècle était beaucoup plus important qu’aujourd’hui et représentait à lui seul près de 200 hectares.
Vous pouvez maintenant pénétrer à l’intérieur.
L’ANCIEN CHAI
L’ancien chai du château de Corcelles est une superbe bâtisse du début du XVIIIième siècle construit par des compagnons de l’époque. Charpente en châtaignier.
Ce n’est qu’au début du XXième siècle que son utilisation est redéfinie. C’est à ce moment que le lieu se tourne entièrement vers le stockage de vin et devient à proprement parlé le chai du château. Il abrite alors 23 foudres de 235 hectolitres chacun.
Aujourd’hui, il n’a été conservé que la façade de trois foudres pour rappeler l’histoire du chai. La rénovation de 2007 a gardé le charme des lieux intact en conservant ses murs en pierre de taille et sa charpente d’époque.
Merci de revenir sur vos pas et de vous diriger, à présent, vers le parc du château accessible par le porche à côté de l’accueil. Nous profitons de ces quelques instants pour vous parler des origines du Beaujolais.
LE BEAUJOLAIS
Le Beaujolais doit son nom à la maison des Beaujeu. La trace du premier seigneur de Beaujeu apparaît aux alentours de 950. Bérard est un homme avisé dont le château, bien assis au-dessus de l’Ardières, domine fièrement le pays de Beaujeu. La chevalerie locale se forge un nom et un patrimoine au travers de multiples conflits, conquêtes, annexions de terres, guerres et croisades, qui vont émailler jusqu’au XVIième siècle l’édification de la province du beaujolais.
Mais que retenir de toute cette fureur ? Deux particularités, l’une se manifeste dans le dévouement des seigneurs de Beaujeu pour les Rois de France, qui s’explique peut-être par les alliances matrimoniales, plus ou moins proches, contractées par les Beaujeu avec la famille royale. L’autre réside dans les débuts de la plantation du vignoble beaujolais. A l’origine, produit par le clergé, le précieux liquide de la vigne est d’abord destiné au culte et aux hôpitaux. Puis de vigne du Seigneur, on passe au Xième siècle aux vignes des seigneurs.
La province du beaujolais s’édifie à partir de 3 maisons :
• – Du IXième au XIIIième siècle, la famille fondatrice des Beaujeu
• – Du XIIIième au XVième siècle, la Maison de Beaujeu-Forez
• -Du XVième au XVIième siècle, la Maison de Bourbon jusqu’à ce que la province soit confisquée au Duc de Bourbon par le Roi de France, François Ier.
3-LE PARC
Si ce n’est déjà fait, nous vous invitons à entrer dans le parc afin de revenir sur l’histoire du Château de Corcelles et son architecture.
Les maisons fortes se multiplient dans le royaume à partir du XIIIième siècle. A la mort de Jean de Laye en 1476, deux tours rondes sont construites ainsi qu’un mur.
Le mur en question est sans doute la façade sud que vous pouvez voir à votre gauche à l’entrée du parc. C’est le mur qui dispose du plus grand nombre d’éléments défensifs ; on en dénombre 12 au total : archères et canonnières comprises. C’est un des plus beaux spécimens d’architecture militaire du XVième siècle.
Nous sommes également en présence de mâchicoulis en surplomb ( en bretèche) de l’entrée du château. Un mâchicoulis est une ouverture pratiquée dans le sol d’un rempart. C’est un système défensif répandu au moyen âge qui consiste à jeter divers matériaux aux assaillants pour défendre le pied des fortifications.
Le côté sud présente également un élément de défense primordial : le pont-levis à flèches. Il était manœuvré à l’aide de deux poutres ou flèches, situées au-dessus de la porte et équilibrées intérieurement par un contrepoids. Une simple traction de ce contre poids, sans effort particulier, permettait de remonter le tablier. Ce système était inséré dans la maçonnerie de la porte, caractérisé par les larges fentes verticales servant de logement pour les flèches au-dessus de l’entrée.
Après la période douloureuse des guerres et des reconstructions que les de Laye ont connues à Corcelles, Girard de la Magdeleine va être le premier membre d’une lignée prestigieuse pour Corcelles. Sous l’impulsion de cette famille, le château de Corcelles prend une autre envergure et une autre fonction. C’est sans doute entre 1522 et 1592, date à laquelle la famille quitte Corcelles, que le château prend sa forme actuelle suite aux nombreux remaniements effectués par les La Magdeleine, notamment une enceinte rectangulaire encadrée de 4 tours circulaires à chaque angle. L’une d’elle a d’ailleurs été détruite au cours du XIXième siècle lors d’un incendie.
Dès son arrivée la famille de La Magdeleine, en tant que possesseur de la seigneurie de Corcelles, appose ses armoiries à l’entrée du château. Celles-ci sont composées d’un blason “d’hermine à 3 bandes de gueules chargées de 9 à 11 coquilles d’or”, lui-même porté par deux griffons.
Les armoiries sont également visibles au-dessus de la porte d’entrée de la tour polygonale dans la cour intérieure où nous vous invitons maintenant à entrer.
4-LA COUR INTERIEURE
La famille Magdeleine-Ragny ayant longtemps servi à la cour de France, s’inspire des nouvelles tendances architecturales de l’époque François Ier, tout en conservant l’art gothique. Dans cette cour intérieure, les fenêtres Renaissance côtoient les galeries de bois, dont une fermée avec des piliers sculptés de têtes et de feuillages ainsi que les blasons de la famille.
La cour comporte également un puits datant du XVième siècle, dont la vaste margelle de pierre est surmontée d’arabesque de fer forgé du XVIième siècle.
Rendez-vous maintenant à l’oubliette dont l’entrée se situe derrière ce puits.
L’OUBLIETTE
L’oubliette de Corcelles est en fait un cachot souterrain dans lequel on enfermait les prisonniers que l’on voulait faire disparaitre. Ces cachots souterrains, qui auraient été établis dans certains château féodaux pour recevoir des prisonniers que l’on « oubliait », les condamnant à mourir de faim sont une légende. La plupart des endroits donnés comme tels étant en réalité des fosses d’aisance, des caves, des glacières ou des silos.
Rendez-vous, à présent, dans la chapelle en empruntant l’escalier extérieur situé à votre gauche en sortant de l’oubliette et qui mène à la galerie.
5-LA CHAPELLE
Nous voici à hauteur du premier étage où se trouve la chapelle accessible par la porte derrière vous après avoir monté l’escalier.
La chapelle présente des éléments artistiques remarquables, comme son superbe plafond à la française et d’autres éléments que nous vous demandons de ne pas toucher.
A gauche, en entrant, vous pouvez observer une barrière en bois entièrement sculptée. De style gothique flamboyant, nous vous laissons admirer les boiseries de cette chapelle (boiseries en plis de serviette d’époque Renaissance). On retrouve également les armoiries de la famille de la Magdeleine à l’aplomb de la porte battante.
Au-delà de cette barrière en bois sculptée, vous remarquez des orifices dans le mur. C’est par là que passaient les chaînes du pont levis pour actionner celui-ci. La construction de la chapelle est postérieure au pont levis ; en effet, les deux n’ont jamais coexisté.
Au fond à droite en entrant, vous remarquez une porte qui se fond dans les magnifiques boiseries sculptées. Cette porte donne directement accès à l’intérieur du château. Il est facile de penser que les seigneurs accédaient directement à la chapelle par cet accès privilégié. Il est tout aussi facile de les imaginer prendre place sur le banc, à votre droite en entrant, afin d’assister à l’office.
Vous pouvez à présent redescendre dans la cour intérieure.
Nous vous invitons à vous diriger vers l’ancienne cuisine en face de l’entrée de la cour.
6-L’ANCIENNE CUISINE
Cette ancienne cuisine dispose, elle aussi, d’éléments remarquables. Notamment d’un plafond à la française comme dans la chapelle. Vous pouvez aussi admirer une monumentale cheminée à votre gauche en entrant et un grenier à sel dans l’ouverture à côté de celle-ci.
C’est donc dans ce lieu, à part du château, que se préparait la restauration des seigneurs de Corcelles. On imagine facilement que le moindre repas devait s’accompagner de vins.
D’ailleurs, de nos jours, le château de Corcelles produit 6 vins et nous vous invitons à rejoindre dès maintenant l’accueil afin de passer à la partie pratique de la visite : il s’agit bien entendu de la dégustation !
Nous vous souhaitons un agréable séjour en Beaujolais, en espérant vous revoir très bientôt.
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