Quand on arrive à Saint-Geniez-d’Olt, les visiteurs sont toujours étonnés de voir ce monument blanc dominant la ville. Ce tombeau de Marie Talabot, très significatif de son époque, a été réalisé par 3 artistes aveyronnais expatriés à Paris.
La vie de Marie Talabot :
Née en 1822, Marie Savy, orpheline d’une modeste famille, quitte Saint-Geniez pour travailler chez des notables marseillais. Elle rencontre l’ingénieur Paulin Talabot, constructeur de lignes ferroviaires dans tout le bassin méditerranéen et fondateur de la ligne P.L.M. (Paris – Lyon – Méditerranée). Une relation sentimentale se noue entre eux, malgré leur grande différence d’âge (elle a 19 ans et lui 42). Paulin, pour raisons professionnelles, doit s’installer à Paris. Marie y fréquente la haute société, tient Salon, et fait par ailleurs des dons réguliers aux bonnes oeuvres de Saint-Geniez.
Selon la légende, de retour dans son pays natal, Marie serait arrivée en grand équipage devant la petite bourgeoisie locale, qui aurait alors vu d’un très mauvais oeil le retour de cette « parvenue ». A ceux qui lui jetaient la pierre, elle aurait répondu « Puisque vous m’abaissez de mon vivant, je vous dominerai après ma mort ».
Lors de l’inauguration de la Tour Eiffel en 1889, elle contracte une pneumonie qui lui sera fatale. Elle laisse un testament précisant, en plus du legs de sa fortune aux indigents de Saint-Geniez, les modalités du monument qui lui servira de sépulture. Son héritier en confie la conception à Lucien Magne, architecte sur le chantier de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre. La statue en marbre et un bas-relief sont l’oeuvre de Louis-Ernest Barrias, les autres du sculpteur aveyronnais Denys Puech. Bien que Marie ait acheté une concession dans le nouveau cimetière, l’architecte souhaite que l’oeuvre soit mise en valeur. Le neveu de Marie Talabot négocie alors avec la municipalité pour l’ériger à l’emplacement de l’ancien château. Réalisé et présenté à Paris en 1892, le mausolée est ensuite démonté puis transporté à Saint-Geniez par chemin de fer avant d’être assemblé sur son emplacement actuel. Il est inauguré le 17 octobre de la même année.
Le monument en pierre de Lucien Magne représente Marie en prière, en habit d’apparat, rappelant les
priants du Moyen-Âge.
Les 4 côtés sont ornés de scènes sculptées en marbre :
1ère scène, signée Louis-Ernest Barrias (grand prix de Rome en 1864, il travailla à l’Opéra de Paris) :
Epitaphe de Marie Talabot « Marie Savy, épouse de Paulin Talabot, directeur des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, 1822-1889 ».
2ème scène, signée Denys Puech (natif de Bozouls, grand prix de Rome en 1884) :
Marie Talabot fait l’aumône aux pauvres, orphelins et vieillards (symbole de sa générosité envers l’hospice de Saint-Geniez).
3ème scène, signée Denys Puech :
Allégorie représentant l’âme de Marie à l’entrée du
Paradis.
4ème scène, signée Denys Puech :
Marie offre une église au ciel (Marie et Paulin Talabot
ont sauvé l’église de Condat-sur-Vienne).
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