Le Vieux Marseille et Le Panier

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, 13002 Marseille 2e Arrondissement

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Histoire

Derrière l’Hôtel de Ville se développe le coeur historique de la Ville appelé “Le Panier”. L’origine du nom viendrait de l’enseigne d’une auberge “Le Logis du Panier”, installée au XVIIe siècle.

La Maison Diamantée.
Après avoir été édifiée par de riches commanditaires d’origine espagnole et italienne, la Maison Diamantée sera habitée par de grandes familles marseillaises, puis sera morcelée à la Révolution. Parfait exemple du maniérisme en Provence, la Maison Diamantée est exceptionnelle par le décor de bossage en pointe de diamants de sa façade et les décorations de son escalier à caissons, unique à Marseille. Classée Monument Historique en 1925, elle est sauvée des destructions de 1943, et a abrité le Musée du Vieux Marseille de 1967 à 2009.

Le Pavillon Daviel.
Le Palais de Justice de Marseille a été édifié au milieu du XVIIIe siècle par les frères Gérard, architectes marseillais, sur l’emplacement d’une ancienne Maison de Justice du XVIe siècle. Le bâtiment est construit en pierre rose des carrières de la Couronne et présente une façade relativement étroite mais merveilleusement harmonieuse qui emprunte ” l’ordonnance simple et heureuse des maisons provençales du XVIIIe siècle “. L’avant-corps, en faible saillie, est couronné d’un fronton allégorique, l’étage noble est orné d’un splendide balcon en ferronnerie constituée de panneaux dits ” à la marguerite ” typiques de l’art des artisans marseillais du XVIIIe siècle. C’est depuis ce balcon qu’étaient rendues les sentences révolutionnaires, en contrebas, la guillotine était dressée sur la place. Le bâtiment est actuellement occupé par l’annexe de l’Hôtel de Ville.
La Grand’Rue marque le tracé de la principale voie antique qui est encore visible dans le Port Antique et que l’on peut suivre jusqu’à la Place de Lenche, ancienne agora. Le niveau de la voie grecque se situe à 3 mètres en dessous du niveau de la rue actuelle. Au VIe siècle avant J.C elle était déjà très animée puisqu’elle desservait les principaux édifices publics et accueillait des marchés et des activités commerciales et artisanales. Il est d’ailleurs amusant de noter que sa fonction a finalement peu changé en 26 siècles ! Différentes rues portant le nom de corporations partaient de la Grand’rue en direction du Port, lieu de toutes les activités économiques de la ville.

L’Hôtel de Cabre.
A l’angle de la rue Bonneterie et de la Grand’rue se trouve l’Hôtel de Cabre. Cet hôtel particulier construit en 1535 dans un curieux mélange de styles gothique et Renaissance pour Louis Cabre, négociant et consul, est l’une des maisons les plus anciennes de Marseille. Lors de la destruction des vieux quartiers en 1943, elle a été épargnée mais pour des raisons d’urbanisme, elle fut déplacée d’un seul bloc sur vérins et tournée à 90° pour être dans l’alignement des rues actuelles. Les façades sont classées Monument Historique depuis 1941.

L’Hôtel Dieu.
L’hôpital du Saint-Esprit, créé au XIIe siècle, a été agrandi au cours des siècles et regroupé avec l’hôpital Saint-Jacques de Galice au XVIe siècle. Il devient Hôtel Dieu un siècle plus tard. Sa reconstruction est alors entreprise par un neveu du célèbre architecte Hardouin-Mansart, son vaste projet ne fut que partiellement réalisé et c’est sous le Second Empire que l’Hôtel Dieu adopte sa physionomie actuelle. En effet, comme dans tous les édifices hospitaliers du XVIIIe siècle, le bâtiment était fermé sur 4 côtés et partagé en deux cours principales, une pour les femmes et une pour les hommes. L’architecte Blanchet décida d’ouvrir l’hôpital au sud et termina les deux ailes par des pavillons. Les trois étages sont ouverts par des galeries de circulation, typiques aussi de l’architecture hospitalière. Les escaliers sont l’oeuvre de Joseph-Esprit Brun et là aussi comme à l’Hôtel de Ville la stéréotomie des voûtes est remarquable et les rampes en fer forgé sont un bel exemple de la ferronnerie marseillaise du XVIIIe siècle. L’Hôtel Dieu est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1963.
Depuis l’Antiquité, Marseille a toujours occupé une place importante dans la pratique médicale et la recherche scientifique et aujourd’hui encore la médecine est un des secteurs de pointe de la ville.
Sur la terrasse de l’Hôtel Dieu se trouve un buste en bronze représentant Jacques Daviel. Il était oculiste et s’illustra à Marseille pendant la peste de 1720. En 1745 il réalisa pour la première fois, à l’Hôtel Dieu, l’opération de la cataracte par extraction du cristallin. Trois ans plus tard, il était nommé oculiste du roi Louis XV.

L’Eglise des Accoules.
Depuis le XIe siècle s’élève ici une petite église paroissiale dédiée à Notre-Dame des Accoules l’origine de ce nom est encore incertaine et viendrait soit des petites ancres déposées en guide d’ex-voto, soit des arceaux soutenant l’édifice. L’église fut reconstruite au XIIIe siècle ainsi que le clocher de la Tour Sauveterre qui sonnait le tocsin et convoquait le Conseil de Ville. L’ensemble fut rasé en 1794 et l’église fut rebâtie sur plan centré peu avant la Monarchie de Juillet. Sur l’emplacement de l’église primitive a été édifié un golgotha en pierre ” en expiation de tous les crimes commis pendant la Révolution “. C’est également au cours du XIXe siècle qu’a été remaniée la flèche du clocher, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1964.

Le Préau des Accoules.
Au début du XVIIe siècle, les Jésuites créent l’église de Sainte-Croix et un grand collège où la jeunesse marseillaise qui se destine au négoce est formée aux langues orientales : le Collège des quatre langues. En 1701, sur décision de Louis XIV et conformément à ses volontés de développer le commerce à Marseille, l’école devient Observatoire Royal.
L’observatoire est marqué par de grands directeurs, Saint-Jacques de Silvabelle, Pezenas, Pons qui par la découverte de 37 comètes, allait donner à l’observatoire un rayonnement européen. En 1863, l’observatoire devenu trop petit fut transféré sur le plateau de Longchamp. Depuis une école s’est installée dans les anciens locaux de l’observatoire tandis que le Préau des Accoules a été aménagé dans la salle de l’Académie des Belles Lettres, Sciences et Arts, réalisée par Joseph-Esprit Brun. Ce musée est entièrement dédié aux enfants et présente des activités culturelles en relation avec les grandes expositions présentées dans les musées de Marseille.
A côté, se trouve la rue Fonderie Vieille où se trouvaient dans un premier temps les fonderies royales puis de nombreuses confréries et congrégations. En descendant ” la montée des Accoules ” on se rend compte du parcellaire étroit d’ancien Régime qui obligeait les propriétaires à construire leurs immeubles tout en hauteur pour compenser le manque de largeur des pièces. A remarquer la très belle ferronnerie des grilles dites ” de conversation “.

La Place de Lenche.
La place de Lenche est située sur l’ancienne agora grecque depuis laquelle les citoyens pouvaient surveiller les activités du port. A l’origine la place était fermée des quatre côtés et c’est au sud qu’au Ve siècle Saint-Cassien fonda le couvent des religieuses de Saint-Sauveur faisant ainsi face au monastère de Saint-Victor sur l’autre rive du port. Au VIIIe siècle, ces religieuses se coupèrent le nez pour faire horreur aux Sarrazins et échapper à leur lubricité, elles furent ainsi surnommées ” desnarado “. Sous la place se trouvent les caves Saint-Sauveur qui seraient en fait les citernes de la ville grecque du IIIe siècle avant J.C, classées Monument Historique en 1840, elles sont considérées comme un monument antique intact.
Le nom de Lenche vient d’une famille corse, Lincio, qui au XVIe siècle, marqua fortement la place en y installant un atelier de corail, des magasins et en se faisant construire un somptueux hôtel particulier. En 1553, Thomas Lenche fonde la Compagnie du Corail pour exploiter le corail sur les côtes d’Algérie, et en 1561 la compagnie fonda le Bastion pour servir de base à ses opérations maritimes et commerciales (établissement qui fut à l’origine de la présence française en Algérie). Devenue l’une des plus riches familles de négociants marseillais, la famille fit par la suite de brillantes alliances qui lui valurent même en 1660 d’accueillir Louis XIV pendant son séjour à Marseille.
Sans être au centre des destructions des vieux quartiers pendant la deuxième guerre mondiale, la partie sud de la place a été démolie selon les plans des autorités allemandes durant l’hiver 1943 et des immeubles ont été reconstruits par les architectes du béton. Des échappées visuelles vers le Vieux-Port ont été ménagées et partout des sculptures témoignent de la vocation portuaire du quartier.

La Vieille Charité
En 1640 le Conseil de Ville décide, selon la politique royale de ” grand renfermement des pauvres ” de ” renfermer dans un lieu propre et choisi les pauvres natifs de Marseille “. En 1670, une association caritative au sein du Conseil des Echevins confie à Pierre Puget, architecte du roi et enfant du quartier, la réalisation d’un Hôpital Général pour accueillir les mendiants et les pauvres. Le projet piétine et c’est seulement en 1671 qu’est posée la première pierre de ce qui sera une des plus belles réalisations architecturales de Pierre Puget, mais l’ensemble ne sera terminé qu’en 1749.
Il se compose de quatre ailes de bâtiments fermés sur l’extérieur et ouverts par une galerie à 3 niveaux sur une cour rectangulaire intérieure. Les 3 niveaux rythment également la vie à l’intérieur de l’édifice en desservant de vastes espaces collectifs de travail et de vie, séparant les femmes des hommes. Au centre de la cour, la chapelle construite entre 1679 et 1707 est l’oeuvre d’architecture la plus remarquable que Pierre Puget ait pu réaliser dans sa ville natale. Cette chapelle à dôme ovoïde est le parfait exemple du pur baroque italien. La façade actuelle, laissée en attente depuis le XVIIIe siècle date de 1863, et reprend le thème de la Charité accueillant les enfants indigents, entourée des deux pélicans nourrissant leurs petits. Après la Révolution et jusqu’à la fin du XIXe siècle, la Charité devint un hospice réservé aux vieillards et aux enfants. En 1905, le bâtiment fut occupé par l’armée et servira plus tard d’abri aux plus démunis. Après la deuxième guerre mondiale, l’architecte Le Corbusier, remarque l’édifice et dénonce son état d’abandon. Voué à la démolition, il sera finalement classé Monument Historique en 1951. A partir de 1968, grâce aux lois Malraux, il sera remarquablement restauré depuis 1986, la Vieille Charité est devenue un centre pluridisciplinaire à vocation scientifique et culturelle. En effet, elle abrite le Musée d’Archéologie Méditerranéenne, le Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (M.A.A.O.A), la Cinémathèque Le Miroir, ainsi que des salles d’expositions temporaires. Le Centre International de la Poésie de Marseille (C.I.P.M) y a également ses locaux. Située au coeur du Panier, la Vieille Charité est devenue un lieu de visite incontournable pour les touristes.

La Place des Moulins.
Le site de la place des Moulins est connu depuis l’Antiquité et forme le point culminant de la vieille ville. Cette partie haute de la ville jouait un rôle défensif et des canons y étaient installés pour faire face aux agressions maritimes et terrestres. Parallèlement, la place a longtemps été occupée par des moulins dont les ailes étaient animées par le vent. En 1596, on comptait une quinzaine de moulins qui donnaient à Marseille une physionomie si particulière. Mais l’utilisation de l’eau comme force motrice allait petit à petit obliger les moulins à vent à cesser toute activité. Au XIXe siècle seuls trois moulins subsistaient dont les bases sont encore visibles de nos jours. Au milieu du XIXe siècle la ville fit raser les bâtiments existants afin de créer une place architecturalement homogène avec ses arbres, ses bancs, son jeu de boules, et plus tard son école lui conférant un caractère villageois. Sous la place, ont été créées en 1851 des citernes qui alimentaient en eau la ville. Depuis 1983, la ville de Marseille, aidée de la Commission Européenne, a entrepris la réhabilitation du Panier.

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