La chapelle de Pouey-Laün est la chapelle au clocher-dôme édifiée sur un rocher (mont de la source) situé à l’extérieur du village. Le site est un ancien oppidum romain à 930m d’altitude, avant de devenir un site religieux. La chapelle édifiée au Moyen Age, servait de lieu de prière aux pèlerins qui se rendaient au sanctuaire N.-D. de Pilar de Saragosse. L’origine de ces pèlerinages remonte à 1350. Aux pèlerins de Saragosse, comme semblent le prouver certaines découvertes récentes, vinrent s’ajouter, avec la construction d’un hospitalet, les pèlerins de passage allant vers Saint-Jacques de Compostelle, par le col de la Peyre San Marti. Il ne reste de cet hospitalet qu’un linteau de porte sur lequel est gravé 1590. Il est encastré dans un mur de l’enceinte de l’église paroissiale d’Arrens. La chapelle a été reconstruite et agrandie au XVIIIème siècle (1684-1766), à la suite de l’important séisme de 1660. Vendue comme bien national en octobre 1795, à quatre habitants d’Argelès-Gazost, ceux -ci eurent le plus grand mal à récupérer leur bien devant la colère des habitants d’Arrens. Ils s’en débarrassèrent vite en le vendant à Madame Anne GLÈRE d’Arrens. Toutes les archives et statues, (à l’exception de deux statues : Marie et saint Roch) ont été brûlées lors de sa transformation en caserne en 1806, pendant la guerre d’Espagne. Elle a été remise en valeur en 1807, à la suite de l’intervention d’Hortense de Beauharnais auprès de l’Empereur, et rouverte au culte le 5 mai 1808. Mais en 1812, avec la guerre d’Espagne, le sanctuaire servit de caserne. Anne GLÈRE légua les bâtiments à Michel POME, son parent, qui les remit en 1836, suite à une ordonnance royale, à la fabrique de l’église d’Arrens. Restaurée après le tremblement de terre de 1854, c’est l’évêque de Tarbes, Monseigneur Laurence, qui, par la suite, entreprit la restauration et confia la gestion comme à Héas, aux pères de Garaison en 1855. Il offrit au sanctuaire, une relique de sainte Anne. Celle-ci donna lieu à d’imposantes processions de 1857 à 1900. Après avoir disparu, elle fut retrouvée, il y a peu, dans l’un des tiroirs de la sacristie. Elle fut « remise en service » dans une magnifique châsse en bois dorée après la célébration d’une grande messe par Monseigneur Perrier. Le bâtiment est classé monument historique depuis septembre 1954. En 2016, le site servit de décor au film tiré du roman policier « Glacé » de Bernard MINIER, en le transformant en hôpital psychiatrique de haute sécurité. Malheureusement, la beauté de l’ensemble est un peu détériorée par la présence d’un institut médical à l’esthétique assez critiquable. Cet établissement, initialement noviciat des Missionnaires de l’Immaculée Conception (pères de Garaison) devint collège, puis après transformations en 1922, préventorium pour enfants, et en 1936, sanatorium Jean THÉBAUD, puis institut médical en 1973. C’est l’immeuble que nous voyons actuellement. Il vient d’être fermé définitivement. C’est à cet endroit que jadis se trouvait l’hospitalet pour les pèlerins. Il ne reste de cet hospitalet que le linteau qui se trouve sur l’un des murs d’enceinte de l’église d’Arrens. Ils est daté de 1591. L’entrée de la chapelle, classique, avec son encadrement de marbre est surmontée d’une statue de la Vierge. Elle est protégée par un baldaquin servant de porche. Construit en 1785, effondré en 1820, le baldaquin a été reconstruit après. Le clocher, tour carré est de 1684, date de la cloche fleurdelisée qu’il abrite. Au sol belle calade. À l’intérieur, toutes ces dorures donnent l’impression d’être dans un théâtre rococo. La tradition veut que le maître-autel soit un don de Louis XIII (1638) suite à sa dévotion à Marie et à sa demande de la protection de la France par la mère de Jésus, appelée couramment le vœu de Louis XIII (1632-1638). Il a été restauré en 1890. Le sol, en granit brut, constitué en partie par le rocher même du site, a été réalisé au XIXème siècle par des carriers de Lourdes. La vaste tribune à balustres en forme de U où se pressaient jadis les pèlerins (hommes) a une forme rare en Lavedan. Le beau plafond bleu, typique de la fin du XVIIème siècle, représente un ciel étoilé. Les clés pendantes gothiques sont peintes. Le triple retable ou retable écran, avec quatre imposantes colonnes torses ornées de pampres, est surmonté d’un fronton où resplendit une Assomption de la Vierge entourée de têtes d’anges ; il est habituellement attribué à Marc FERRÈRE (1674-1758). La statue centrale de la Vierge (N-D de Poueylaün) sauvée de la Révolution est encadrée par les statues de saint Pierre et de saint Jean qui lui sont postérieures. Réalisées vers 1850, elles remplacent celles détruites vers 1793. Le tabernacle représente, sur sa porte, un pélican, symbole du Christ qui fait don de sa Personne pour sauver ses enfants. Le décor en quadrillage est censé être une imitation du décor de la chambre de Louis XIV à Versailles. Les lustres ont été offerts par une famille locale en 1919. Il y aurait également un lustre offert par le roi Louis XIII.
La grande grille en bois en arrière de la galerie possède de très beaux panneaux de bois sculptés, dont les motifs rappellent ceux de escaliers décorés de certaines maisons bourgeoises. Cette grille devait initialement séparer le chœur de la nef. Les retables des chapelles latérales sont dédiés à sainte Anne et saint Joseph. Le retable de saint Joseph avec colonnes torses, pilastres et ailerons latéraux a été reconstitué en 1863, avec des éléments composites dont certains sont du XVIIème siècle. La probable peinture centrale a été remplacée après la Révolution par une statue du saint. Le retable de sainte Anne représente Anne tenant la Vierge dans ses bras. Elle est encadrée de deux bas-reliefs représentant l’Enfance et l’Éducation de la Vierge. Il a été entièrement refait après les dégradations de la Révolution par un sculpteur local, Pierre SOUSTRIC, dans les années 1850. Le tabernacle abrite la chasse des reliques de Anne. La tribune abrite l’ancien jubé (grille en bois) qui séparait la nef du chœur. La sacristie expose des bahuts en bois sculpté.
Sources : www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr
Visites commentées gratuites en juillet/août. De septembre à juin, demander la clé à la Maison du Val d’Azun-Office de tourisme.
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