Reconstruite entre 1750 et 1757, avec des éléments anciens des XIIème et XIIIème siècles, l’église St-Martin de Marsous, avec son clocher-porte barlong, a été l’objet de nombreux remaniements au XIXème siècle, à l’extérieur comme à l’intérieur. Au-dessus de la porte XVIIIème siècle, une pierre en réemploi est gravée d’un triangle incluant un ciboire avec l’inscription MANHV. Elle est encadrée par deux svastikas. Seuls, le chevet avec ses deux fenêtres côté rue, les piliers et les arcs en plein cintre sont d’origines romanes. De larges baies vitrées ont été percées aux XVIIème et XVIIIème siècles. Le clocher-porte date du XIXème siècle, une cloche est datée 1710, avec l’inscription In nomine Domini Jhesu Christi, tempestati sono et Deum laudo.
À l’intérieur, le retable principal du maître-autel en marbre de Bagnères, en trois parties séparées par des colonnes cannelées, a été reconstitué au XIXème siècle, avec des éléments du XVIIème siècle. Il est composé au centre par une statue de la Vierge à l’Enfant du XIXème encadrée par deux panneaux plats abritant deux grandes statues sur console : saint Jean-Baptiste et un saint évêque que l’on pense être saint Martin. À l’attique, les frontons tronqués abritent une boule en leur centre.
Le tabernacle tout blanc, genre temple antique, est du XIXème siècle.
Un plafond à caissons de type Renaissance couvre le chœur. La chaire du XIXème siècle serait de SOUSTRIC, menuisier local.
Les dossiers des sièges des desservants sont tapissés de cuir de Cordoue. Ils datent du XIXème.
Les tableaux du XVIIème sont de Joseph DUSSARAT (ou de Sarrat) peintre d’Orthez. Ils représentent saint Michel au jugement dernier et l’Apparition de Notre-Dame del Pilar de Saragosse (N.-D. du pilier) à saint Jacques. Il date de 1680. Commande du 22 février 1660, pour la chapelle voisine Saint-Martin détruite en 1750, sur ordre de Monseigneur de la Romancière. Trois toiles furent récupérées, ces deux plus une Assomption que nous n’avons pas trouvée avec la statue de saint Martin. Objets mentionnés par Annette PARROU dans le bulletin de la SESV de 1980.
Les chapelles latérales sont dédiées, celle de gauche, à la Vierge et, celle de droite, à St Étienne. Celle de droite possède un beau retable du XVIIIème siècle de l’atelier Jean CLAVERIE qui représente le martyre de saint Étienne dans un tableau de Joseph DUSSARAT. Il est encadré par deux imposantes colonnes torsadées aux décors de grappes et d’oiseaux. Les ailerons sont plus tardifs. Le tabernacle du XVIIIème provient aussi, semble-t-il, de l’atelier lourdais de CLAVERIE. Sa porte est ornée du motif de la Trinité entouré d’une frise de volutes. Celle de gauche (de la Vierge) possède un retable compartimenté en trois loges, surmontées d’une quatrième, façon Renaissance. Les compartiments, décorés chacun d’un tableau, sont séparés par des colonnettes. Le tableau du centre, caché par une Vierge à l’Enfant, pourrait représenter l’Adoration des bergers ; au-dessus à l’attique, une Vierge couronnée et sur les côtés, à gauche, une Annonciation et, à droite, saint Joseph. À la base d’une des colonnes de droite, au niveau du tabernacle, une sculpture d’un inhabituel saint Jacques au turban. Ici, à Marsous comme à Cotdoussan, cette représentation très rare de saint Jacques avec un turban, date de la Bataille de Vienne du 12 septembre 1683 sur la colline du Kahlenberg qui mit fin à la menace ottomane en Europe centrale. À l’attique, un fronton brisé termine le retable.
Sources : www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.