L’église Saint-Pierre de Nestalas (des nestes = torrents) du XIIème siècle vient d’être superbement rénovée (2011). Le sanctuaire a été fortifié vers le XIVème siècle. Au-dessus de son chevet d’origine, présence de mâchicoulis avec un chemin de ronde reposant sur des contreforts en arcs plein cintre et à chaque extrémité sur une console à triple redents.
L’entrée des Cagots à la base du mur de l’abside (certains évoquent une fenêtre romane) a été murée. Sa réouverture est prévue à la fin des travaux de rénovation. Les corbeaux soutenant le linteau sont décorés de deux sculptures : un oiseau à gauche et deux poissons à droite.
Le clocher-tour à bulbe avec sa porte est du XVIIIème siècle, il remplace l’ancien clocher-mur. Il a un peu souffert lors du tremblement de terre de 1854. Le petit jardin qui se trouve devant la façade Sud, a pris la place de l’ancien cimetière.
La légende veut, d’après M.de LAGRÈZE, qu’en 1369, les villageois refusèrent de participer à la garde et à l’entretien du “château” de Saint-Savin sous prétexte que leur église nouvellement fortifiée suffisait à leur défense.
À l’intérieur du bâtiment à deux nefs, le plafond bleu étoilé à nervures est décoré vers l’autel de fresques dont le centre est occupé par la tête du Christ. Celle-ci est encadrée par les quatre Évangélistes et leurs attributs. Derrière l’autel principal, on peut admirer un beau retable, fin XVIIème siècle, en bois peint et doré. Il est attribué à Jean BRUNELO comme le tabernacle. Il représente saint Pierre regardant Dieu au-dessus de lui, dans son paradis, entouré d’angelots. Saint Pierre avec deux clés (?) est encadré par deux colonnes torses décorées de pampres et de putti. Il repose sur un socle dominant un tabernacle richement décoré. Les panneaux latéraux avec leur aileron à enroulement sont décorés de têtes d’anges d’où pendent des guirlandes de fruits.
Ce tabernacle aux personnages plus fins, que l’on attribue aussi à BRUNELO, évoque sur le panneau de droite, l’Annonciation et sur celui de gauche, la Nativité.
Les deux chapelles latérales du XVIIIème siècle, aux voûtes de bois peint, sont dédiées à saint Joseph et à Notre-Dame. Celle de Saint-Joseph abrite une statue sur fond de fausse tapisserie. Celle de Notre- Dame, avec son retable en forme de temple grec est composée d’un fronton triangulaire supporté par quatre colonnes lisses à chapiteaux doriques en imitation marbre. Le tableau représente saint Roch et son chien (1852). Il est l’œuvre de Jean CHEVAUTY, peintre de la ruralité catholique gasconne. Dans le cartouche de l’autel à la Romaine, les lettres A et M entrelacées signifient Ave Maria.
Les culots supportant les nervures de la voûte ont une particularité que nous n’avons trouvé dans aucune église du pays ; ils sont composés d’un cornet conique garni semble-t-il de grenades (le fruit). La grenade est un fruit à haute valeur symbolique depuis la nuit des temps et sous de nombreuses latitudes. Symbole de la fécondité chez les Romains, celui-ci s’est transformé lentement durant la naissance de la chrétienté, en double symbole christique. En premier de par son éclatement qui répand ses multiples grains, celui de la charité et de l’amour du prochain par ses dons multiples. En second, c’est le fruit qui parmi tous les fruits connus, a la croûte la plus dure, de ce fait il enferme, réunit et protège ses graines mais aussi donne une cohésion au groupe compact pour qu’il puisse murir et acquérir la sagesse. Il est rarement présent dans les églises. Nous en avons retrouvé un dans la sculpture médiévale de l’église Saint Germain l’Auxérrois où un singe se bat avec un quadrupède pour s’approprier une grenade.
Les fonts baptismaux de belle facture bigourdane, possèdent leur trou d’évacuation, détail assez rare et des portes sculptées à claire-voie. L’ancien bénitier dit des Cagots a été transféré dans la nouvelle église, il date du XIVème siècle. Après rénovation de l’église Saint-Pierre, en cours de finition, espérons qu’il reprendra sa place d’origine.
À voir quelques belles maisons anciennes dans le secteur, rue Bossuet.
Visite de l’église possible sur demande auprès de l’office de tourisme.
Sources : www.patrimoines-lourdes-gavarnie.fr
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