Le sanctuaire du Marillais est sans doute le plus ancien sanctuaire marial en France. Remontons le temps…
Autour de 356, saint Martin, ancien légionnaire romain devenu ermite, rejoint saint Hilaire, évêque de Poitiers, et se met à son école. A Marmoutier près de Tours, il rassemble des dizaines et des dizaines de moines, dont beaucoup devinrent fondateurs de nouvelles abbayes. C’est ainsi que saint Florent d’Anjou, l’un de ses disciples, vient fonder le monastère du Mont-Glonne, au bord de la Loire, qui deviendra Saint-Florent-le-Vieil. Saint Maurille, lui, se fixe également au bord de la Loire, mais plus près d’Angers, à Chalonnes. Il n’y reste que quelques années car, en 423, les chrétiens d’Angers viennent l’arracher à sa solitude, et le supplient de devenir leur évêque. En 430 rendant visite à saint Florent, il descend se recueillir au pied du coteau, en bordure de l’Evre. C’est là qu’apparait la Vierge Marie, tenant l’Enfant Jésus dans les bras. Elle lui demande d’instituer une fête solennelle le 8 septembre, jour de sa naissance. Un modeste oratoire est alors construit.
En 786, Charlemagne, après une victoire remportée au pied du Mont-Glonne contre les Bretons, fait agrandir et embellir la chapelle. En 1520, la chapelle est remplacée par un nouvel édifice de style Plantagenêt. Elle se maintiendra, malgré les guerres de Vendée durant lesquelles le sanctuaire fut incendié. C’est au Pré Martyrs, aux abords de la chapelle, que furent massacrés le 25 mars 1794 plus de deux mille victimes, dont la moitié étaient des femmes et des enfants.
En 1878, Monseigneur Freppel, évêque d’Angers, confie le sanctuaire aux Pères Montfortains, toujours présents aujourd’hui. Entre 1890 et 1913, l’ancienne chapelle est remplacée par un sanctuaire aux proportions majestueuses, édifié par l’architecte Beignet. Après la Première Guerre mondiale, en 1930, on lui ajoute une tour carrée de 40 mètres de haut avec ses 4 cloches et carillons.
L’église accueille en son sein de nombreux vitraux : l’un représente l’apparition de la Vierge Marie à saint Maurille. Un autre célèbre la cérémonie du couronnement de la Vierge ayant eu lieu en 1931 par le Pape Pie X tandis qu’un autre rappelle le massacre du Champs des Martyrs durant les Guerres de Vendée. Une magnifique rosace évoque tous les lieux de pèlerinage de l’Anjou dédiés à la Vierge Marie. Dans un style remarquablement identique, un seul vitrail ne date pas du XIXe siècle, mais du XXIe, il a été créé en mémoire du Jubilé de l’an 2000. Il représente saint Jean-Paul II, pape entre 1978 et 2005 qui avait une grande dévotion à Marie, comme saint Louis Grignion de Montfort au centre, père spirituel des Pères Montfortains qui animent le sanctuaire et Jeanne Trichet, à droite, qui a créé avec Louis-Marie la branche féminine. Tous vont vers les plus pauvres, à l’école de la tendresse de Dieu qui se déploie sur l’humanité. Le médaillon au-dessus de ce vitrail représente les 5 continents.
L’apparition de Notre-Dame du Marillais est aussi appelée Notre-Dame l’Angevine. Lieu de pèlerinage depuis, la fête de la naissance de la Vierge Marie, fêtée dans toute l’Église, trouve son origine en Anjou.
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