Église Saint-Mathurin
Inscrite au titre des Monuments Historiques
En raison des crues de Loire, Saint-Mathurin est de création tardive. En 1399, y est fondée une chapelle dépendant de la paroisse de Saint-Rémy-la-Varenne, située sur la rive sud.
La chapelle est reconstruite en 1548, puis remaniée par la suite. Elle se situait sur l’actuelle place de l’église et empiétait sur la levée. Cette chapelle fut démolie en 1856.
Au XIXème siècle, toute la vallée connaît une prospérité fondée sur l’agriculture et la marine fluviale. La population de Saint-Mathurin atteint 2800 habitants au milieu du siècle. Aussi est-il nécessaire de construire une nouvelle église plus grande. L’édifice devra pouvoir contenir 2000 personnes. Le projet établi par l’architecte angevin Jacques-Louis François-Villers est retenu. Il s’agit d’un vaste édifice néo-classique (inspiré de l’architecture de l’antiquité gréco-romaine), dont la façade, orientée vers le fleuve, est précédée d’une place régulière.
Les travaux débutent en août 1840 et se poursuivent avec difficulté jusqu’en 1846. La problématique du chantier consistait à asseoir solidement un édifice établi sur un terrain en très fort dénivelé en partie comblé par des remblais. Presque aussitôt, l’église dut être consolidée. D’importants travaux de restauration ont été conduits en 1992.
L’église de Saint-Mathurin est une des principales réalisations religieuses de François-Villers, et une des plus imposantes des églises néo-classiques construites sur la levée au XIXème siècle (les autres sont Saint-Clément-des-Levées, La Ménitré et La Bohalle).
La tour du clocher est couverte d’un dôme, lui-même surmonté d’un lanternon en forme de petit temple. L’ensemble est construit en belle pierre de taille de tuffeau. L’intérieur donne une impression de monumentalité et de majesté. La nef est longue de 27,60 m. Le chœur est percé d’un oculus délivrant un éclairage zénithal : il est ainsi plongé dans une semi-pénombre contrastant avec la vive clarté de la nef, et contribuant à la théâtralisation de la liturgie. Le mobilier, de grande qualité, est contemporain de l’église. Ces boiseries, comme tout le mobilier de l’église, ont été réalisées en 1846 par l’École Royale des Arts et Métiers d’Angers.
L’église est riche de plusieurs œuvres d’art intéressantes.
Voir les panneaux d’interprétation dans l’église
Dans le chœur :
– Les quatre Évangélistes, par Alphonse Monchablon (1835-1907), grand prix de Rome en 1863. Chaque évangéliste est représenté avec son symbole: le lion pour saint Marc, le taureau pour saint Luc, l’ange pour saint Matthieu et l’aigle pour saint Jean.
– La Sainte Famille, copie XIXème d’après Murillo
– Le Christ en croix en bois du XVIème siècle provient de l’ancienne église.
Dans la chapelle à droite de l’entrée :
Tableaux :
– L’Adoration des bergers, par Alphonse Lavaudan (1796-1857), tableau offert en 1850 par Monsieur et Madame Diard.
– Adoration des Mages, toile du XIXème siècle
Statues :
Cette chapelle met en valeur quelques statues anciennes, provenant soit de l’ancienne église soit de la chapelle de la Marsaulaye. On voit notamment un saint Sébastien en tuffeau du XVIIème et un saint Roch du XVIème siècle en tuffeau polychrome. Celui-ci provient de la chapelle de la Marsaulaye. Le saint est habillé en pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle. Il montre sur sa jambe un bubon pesteux que soigne un ange. Saint Roch et saint Sébastien étaient invoqués autrefois contre la peste.
La Porte de la Paix, conçue par l’artiste catalan Josep Grau-Garriga (1929-2011) a été installée en 2012. L’artiste a souhaité que sa commune d’adoption bénéficie d’une de ses créations. Son choix s’est porté sur l’église, pour laquelle il conçoit à partir de 2009 la Porte de la Paix. Cette œuvre monumentale rassemble des techniques mixtes (vitrail, peinture) et intègre le monument aux morts de la paroisse dans une vaste composition symbolique. (Voir les panneaux d’interprétation présents dans l’église).
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