La villa Tiflis, aussi connue sous le nom de Monchablon, et actuel musée Raimu, a été bâtie dans les années 1880. Elle fait partie des quatre villas bourgeoises marignanaises du XIXe siècle, mi hôtels particuliers, mi bastides
La villa Tiflis fait partie des quatre villas bourgeoises marignanaises du XIXe siècle, mi hôtels particuliers, mi bastides.
La villa Tiflis, aussi connue sous le nom de Monchablon, et actuel musée Raimu, a été bâtie dans les années 1880 sur un terrain détaché de l’ancien grand jardin seigneurial, indiqué au Moyen Âge comme pré du domaine. Elle donne de fait sur le prestigieux Cours Mirabeau, venu s’aligner le long du grand parc quand il a été ouvert sous le Second Empire.
La bâtisse doit son nom et son existence au couple Marius-François Martin et Catherine Vincent, installés comme hôteliers à Tbilissi (Tiflis) en Géorgie, dans le sillage de la cour impériale de Nicolas II.
Marius-François a, à ce titre, officié comme cuisinier, et probablement maître queux, du tsar. Fortune faite, lui et son épouse ont acquis le terrain en 1881 et fait élever la maison aux bons soins de son frère avant de revenir de Tbilissi pour y aménager.
De plan quasi carré, elle limite sa hauteur à un étage noble, coiffé d’une toiture à quatre pans. Elle présente une entrée côté cour et une entrée latérale côté jardin, toutes deux au milieu d’une façade parfaitement rythmée de hautes fenêtres encadrées de simples moulures, d’une clé et de discrètes consoles. Le tout est solidement cantonné aux angles de chaînages harpés. Côté intime, donnant sur le jardin, le linteau de la porte arbore comme seul élément distinctif un cartouche richement orné autour du chiffre des fondateurs constitué des initiales entrelacées V et M. Des Vincent et Martin, la villa est passée entre les mains de leur fille mariée au maire de Marignane Joseph Cadenel, puis entre celles de leur nièce, alliée aux Dejean qui ont connu l’humiliation de la réquisition de la propriété familiale par la Kommandantur en 1943. Louée depuis aux médecins Monchablon, l’ancienne « Tiflis » a abrité un cabinet puis un centre d’imagerie médicale, avant son acquisition par la ville de Marignane en 2009.
Elle accueille depuis 2014 le musée Raimu fondé par Isabelle Nohain-Raimu, descendante de l’acteur Jules Muraire connu sous ce pseudonyme. Les pièces de la villa sont désormais consacrées à la mémoire de cette figure historique du théâtre et du cinéma, de sa petite enfance à ses plus grands succès à l’écran, le tout évoqué tant par ses souvenirs réels que par des médias audiovisuels. Le bâtiment a fait l’objet d’un réaménagement et d’une restauration orchestrés par l’architecte Nicolas Masson qui s’était illustré en 2006 aux côtés d’André Stern au château de la Buzine réhabilité en Maison des cinématographies de la Méditerranée, et en 2013 au légendaire cinéma théâtre de l’Eden de La Ciotat. A l’arrière de la bâtisse marignanaise, est ainsi venue se greffer une extension contemporaine marquant l’histoire ininterrompue de la villa. A l’intérieur sont intervenus le muséographe Jean-Louis Mylonas et la scénographe Catherine Marquet, alors que la mise en lumière extérieure du bâtiment, particulièrement travaillée au vu de son actuelle destination, a été confiée à l’agence LM5P.
Source Patrick Varrot, historien d’art – Février 2021
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