Dès le début de l’ère chrétienne, la ville des Ponts-de-Cé s’est construite au creux des cours d’eau : la Loire, l’Authion et le Louet. Les ponts reliant les îles fractionnaient la traversée d’une large vallée de 3 kilomètres, soumise aux crues de la Loire. Grâce à cet obstacle naturel, les Ponts-de-Cé ont toujours été un point stratégique qui protégeait défensivement Angers.
L’abbaye bénédictine Saint-Aubin d’Angers exerce sa suzeraineté sur la paroisse à partir du don de Charlemagne, en 769 et jusqu’à la Révolution. Vers l’an mille, les paroisses de Saint-Aubin et Saint-Maurille dépendent des abbayes angevines Saint-Aubin et Saint-Maurille.
A l’automne 1003, l’évêque d’Angers Rainaud fait la dédicace de la nouvelle église Saint-Aubin, en présence du comte d’Anjou Foulques Nerra, qui part aussitôt après en pèlerinage à Jérusalem. L’édifice roman, l’un des premiers exemples angevins d’église rurale à nef unique a été construit à l’initiative du l’abbé Hubert. Seul le mur sud et deux baies romanes ont subsisté de l’église primitive dont les dimensions recoupent celles de la nef actuelle.
Dès 1496, l’accroissement de la population conduit les paroissiens à entreprendre l’extension de l’édifice. On ajoute alors un chœur aux voûtes gothiques, surélevé de deux marches, afin d’échapper aux inondations, et de signifier son caractère sacré, le chœur étant la partie la plus sainte de l’édifice. C’est là en effet qu’a lieu le sacrifice de la messe, sur l’autel. L’autel principal au fond du chœur, de 1735, est une œuvre de Surrugue, connu pour ses sculptures du buffet d’orgue de la cathédrale d’Angers. Les deux anges portant d’une main une couronne royale ont été rajoutés en 1839. Au XVème siècle, on ajoute également le bas-côté nord, formant une seconde nef, plus étroite, et ressortant à l’extérieur par un triple pignon.
Le XVIème siècle laisse également son empreinte par la construction du clocher, qui est élevé entre 1524 et 1525, et par celle de trois chapelles au nord-est et au sud. Nous pouvons y admirer des peintures représentant le martyr de Saint-Blaise, évêque et martyr en Arménie, ainsi que son donateur représenté agenouillé. Épargnée des saccages, elles sont restaurées en 1992. D’autres peintures ornent les murs de l’église notamment un portement de croix de grandes dimensions (6,85m sur 2, 80), inspiré, selon la tradition, d’une œuvre poétique disparue du roi René.
Admirons aussi la statue de la charité de saint Martin et celle de sainte Barbe du XVIème siècle, ainsi que le Christ aux liens du XVIIème siècle représentant Jésus pendant son procès.
L’église est saccagée par les protestants calvinistes en 1562 et les Frondeurs en 1652. Elle est dévastée et profanée pendant la Révolution et endommagée à la Libération en août 1944. En 1973, un incendie ravage l’édifice, qui ne sera rendu au culte qu’en 1984. Trois nouvelles cloches sont baptisées en 1989, l’orgue est installé en 1992 dans la tribune au-dessus de la porte d’entrée. Le riche patrimoine de l’église Saint-Aubin, classée monument historique en 1903, exprime la permanence de la foi pour des générations de chrétiens de cette paroisse.
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