L’église Saint-Mathurin, œuvre de l’architecte angevin François Villiers, est inspirée de l’architecture de l’antiquité gréco-romaine. Sa construction s’échelonna de 1840 à 1847. La façade est précédée d’un portique à quatre colonnes d’ordre dorique, portant entablement et fronton triangulaire. Au-dessus émerge le volume du vaisseau principal. Enfin, surgit la tour du clocher couverte d’un dôme surmonté d’un lanternon en forme de petit temple. L’église est orientée nord-sud, sa façade est tournée vers le fleuve et non vers l’Orient comme le sont généralement les autres églises.
Elle demeure la plus imposante des églises construites au XIXème siècle sur la rive droite de la Loire, sur la levée d’Anjou. Toute la vallée connaît alors une prospérité fondée sur l’agriculture et la marine fluviale. Le souhait des élus était qu’elle puisse accueillir entre 1800 et 2000 personnes, remplaçant l’église précédente devenue trop petite.
Dès l’entrée, l’église donne une impression de monumentalité et de majesté. La nef centrale est séparée des bas-côtés par un double alignement de colonnes doriques portant des arcades en plein cintre. Sous les voûtes prennent place de grandes baies donnant une lumière abondante.
Dans la chapelle à droite de l’entrée, vous trouverez deux tableaux remarquables, l’Adoration des bergers, par Alphonse Lavaudan (1796-1857) et l’Adoration des Mages, œuvre du XIXème siècle. Vous pourrez aussi admirer des statues provenant de l’ancienne église ou de la chapelle de la Marsaulaye : un saint Sébastien du XVIIème siècle en tuffeau et un saint Roch du XVIème siècle en tuffeau polychrome. Ce dernier est habillé en pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il montre sur sa jambe un bubon pesteux que soigne un ange. Saint Roch et saint Sébastien étaient invoqués autrefois contre la peste.
Dans la nef, la chaire est remarquable, ornée de bas-reliefs représentant le Bon Pasteur et les quatre évangélistes. Remarquez la frise de pampres de vigne qui court, symbolisant le vin de l’Eucharistie.
Le chœur en hémicycle est couvert d’un cul-de-four percé en son centre d’un oculus délivrant un éclairage zénithal, la lumière du jour venant du haut quand le soleil est à son zénith. La semi pénombre du chœur contraste ainsi avec la vive clarté de la nef. A remarquer aussi un bel ensemble de boiseries en chêne avec lambris à décor de pilastres ioniques réalisé en 1846, comme tout le mobilier de l’église, par l’École Royale des Arts et Métiers d’Angers. Les quatre tableaux d’Alphonse Monchablon (1835-1907), grand prix de Rome en 1863, représentent les quatre évangélistes avec leur symbole : le lion pour saint Marc, le taureau pour saint Luc, l’ange pour saint Matthieu et l’aigle pour saint Jean. Plus bas, admirez La Sainte Famille, une copie du XIXe d’après Murillo. Sur la droite, le Christ en croix en bois du XVIème siècle provient de l’ancienne église.
Vous approcherez pour sortir de « La Porte de la Paix », conçue par Josep Grau-Garriga (1929-2011) et installée en 2012. De renommée internationale, cet artiste catalan installé en 1991 à Saint-Mathurin a souhaité que sa commune d’adoption bénéficie d’une de ses créations. Cette œuvre monumentale, laissée inachevée au décès de l’artiste, rassemble des techniques mixtes (vitrail, peinture) et intègre le monument aux morts de la paroisse dans une vaste composition symbolique.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.