D’abord chapelle, l’église saint Michel est érigée en paroisse vers 1170 à la demande de l’abbesse de Fpntevraud Audeburge et grâce aux largesses du comte d’Anjou et roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt et de sa femme Aliénor d’Aquitaine. Le village de Fontevraud, auparavant rattaché au diocèse de Poitiers, se place sous l’autorité de l’évêque d’Angers en 1177. Le curé de la paroisse est cependant toujours nommé par l’abbesse et choisi parmi les moines du prieuré de Saint Jean de l’Habit, dépendant de l’abbaye.
L’église, percée de fenêtres romanes est remaniée et agrandie au XVème siècle ; A l’extérieur, l’escalier en bois menant à la tribune intérieure part d’une galerie à colonnade du XVIIIème siècle. Le portail principal est surmonté d’une fenêtre gothique trilobée à double meneaux, ornée de cœurs contournés du XVème siècle.
A l’intérieur, la nef est divisée en trois travées. Une arcade à colonnettes juxtaposées marque l’entrée du chœur ; ces colonnettes sont ornées de chapiteaux sculptés qui représentent à droite les seigneurs dans l’extase du Paradis et à gauche les péchés capitaux sous la forme de moines attirés en Enfer. La voûte polychrome est de style Plantagenêt.
Le maître-autel en bois doré date du XVIIème et provient vraisemblablement de l’abbatiale de l’Abbaye de Fontevraud ; L’abbesse Louise de Bourbon-Lavedan commande en 1621 à l’artiste Manceau Gervais de la Barre un autel pour l’abbatiale. L’ouvrage fait partie d’un grand ensemble architectural détruit pendant la Révolution. Alexandre Guerrier, curé de Saint-Michel pendant ces années troubles, réussit à sauver la partie centrale de l’ouvrage. En bois sculpté il est recouvert de feuilles d’or. La Cène est représentée sur le devant de l’autel. C’est le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, il y institue la messe. Au-dessus, la partie centrale du triptyque illustre Jésus, le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, c’est-à-dire pour tous. L’ensemble est dominé par Dieu le Père qu’encadrent saint Jean Baptiste et saint Jean l’Evangéliste.
A gauche, la chapelle Saint-Joseph, construite et décorée au XVIIème siècle est ornée d’un grand retable et d’un tableau illustrant Saint Joseph de 1755, offert par Mesdames de France, les filles de Louis XV. Mme Victoire a également offert la même année la cloche de l’église qui porte son nom.
Les autres tableaux proviennent essentiellement de l’abbaye, ils ont été cachés dans les familles lors de la tourmente révolutionnaire et restitués peu à peu à l’église :
– un reliquaire en ébène du XVIIème,
– un calvaire en bois sculpté et peint du XVIIème,
– un tableau de la Crucifixion du XVIème siècle d’Etienne Dumonstier où les personnages et les costumes rappellent la famille de France (Catherine de Médicis et Henri II),
– un Saint Jean-Baptiste de Mignard. Jean-Baptiste est le dernier prophète qui annoncera Jésus.
– un Christ en bois du XVème siècle retrouvé sans croix et sans bras en 1952 dans le grenier du presbytère. Membres et poitrines décharnés, le Christ bénit les fidèles avec trois doigts qui représentent la Trinité (Père, Fils et Esprit Saint). Il est placé sur le mur Ouest de la chapelle Saint-Joseph.
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