Le choix du nom de l’église Saint-Pierre-de-Rest n’est pas un hasard. Rest était un port. Pierre était pêcheur, installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade au nord d’Israël. Il laissa ses filets pour suivre Jésus. Et c’est lui que Jésus choisira pour être le premier pasteur de son Église, le premier pape.
Rest, selon l’étymologie latine, désigne les filets de pêche. Au Moyen-âge et pendant l’Ancien Régime, le port de Rest comptait de nombreux pécheurs et était animé par une navigation fluviale intense sur la Loire. On y effectuait l’embarquement des denrées de l’arrière pays, grains et vins en particulier. Avec celui de Candes, c’était aussi le port qui desservait l’Abbaye de Fontevraud.
L’église a été construite à partir du XIIIe siècle dans l’ancien lit majeur de la Loire. Elle prend la forme d’une croix latine, l’abside et les deux chapelles rectangulaires sont les parties les plus anciennes. Les voûtes sont de style Plantagenet, style d’architecture caractérisé par ses voûtes bombées.
En raison d’un sol meuble, au carrefour des vallées inondables de la Loire et de l’Arceau, elle a présenté assez tôt des signes de fragilité structurelle. Elle connut ainsi des restaurations entre le XVe et le XVIIIe siècle, démontrant le désir des habitants de la conserver. Le chœur fut repris et consolidé. Au début du XIVe siècle une travée est ajoutée au transept, qui permettra la construction du clocher. La nef, partie réservée à l’assemblée, a été reconstruite en 1787. Mais de nouveaux travaux commencent en 1863 pour protéger l’église. Notons d’ailleurs que lors de l’inondation de 1866, les eaux de la Loire pénètrent à nouveau dans la nef ! A la suite de ces travaux, de nouvelles verrières sont offertes par des donateurs, et notamment, le maire de la commune, Mr Bruneau, et sa femme. Elles commémorent notamment des membres défunts de la famille, avec la représentation de leurs saints patrons. Ces verrières narratives composées imitent des productions du XIIIe siècle. Elles se répondent l’une à l’autre et évoquent, la vie de saint Joseph et celle de la Vierge Marie. La verrière centrale est consacrée au Christ ressuscité, montrant de sa main gauche son Cœur qui flamboie en sa poitrine et illumine. Une inscription souligne ce geste : « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes ». Notons qu’au début des années 1960, un petit vitrail en dalles de verre, travaillées par écaillage et assemblées par réseau de ciment, a été réalisé par le père Alain Cléry, prêtre et vitrailliste de formation. Il est orné des armes de Montsoreau.
Outre les verrières, vous pouvez admirer les stalles en bois de la fin du XVe siècle, disposées dans le chœur, et qui proviennent de l’Abbaye de Fontevraud. Notez par ailleurs la présence, tout au long de la nef, de stations d’un chemin de croix remarquable dont l’origine est inconnue. Les visages sont fins, les personnages très expressifs, les couleurs recherchées et harmonieuses. Cela en fait une belle source de méditation de la Passion du Christ qui retrace les dernières heures de Jésus avant sa crucifixion. Près de l’entrée, une cuve monolithique de pierre dure et de facture médiévale constitue des fonts baptismaux.
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