C’est au XVIIème siècle que se développe le tissage dans la région avec la création de la fabrique des toiles de Cholet.
Pendant tout le XVIIIème et XIXème siècle, l’activité textile a permis de faire vivre de nombreuses familles de la Tourlandry.
Mais à la fin du XIXème siècle, la crise du coton à laquelle s’ajoute l’apparition des machines à tisser et l’exode rural fait chuter le nombre de tisserands à main dans la commune.
Le dernier tisserand à bras cessera son activité en 1938 signant la fin d’une époque.
Les maisons de tisserands comme celles que l’on peut voir dans cette rue sont souvent accolées les unes aux autres. Elles sont revêtues d’un crépissage de chaux et la toiture à faible pente est recouverte de tuiles rouges de provenance locale.
Les encadrements peuvent être en briques ou en pierres de tailles. L’enduit extérieur à la chaux recouvre pleinement la maçonnerie sans laisser les pierres en apparence. Les ouvertures orientées au sud sont toujours nettement plus hautes que larges. Véritables maisons-ateliers, ces maisons sont aussi reconnaissables grâce à leurs caves à demi enterrées et leurs escaliers typiques qui accèdent au logement situé au-dessus de la cave. Une trappe permet parfois d’y accéder depuis l’intérieur. Des petites lucarnes à quatre vitres donnant sur la rue offre un peu de lumières aux yeux fatigués du tisserands. Il faut garder un niveau d’humidité suffisant pour maintenir la qualité de la toile.
Les maisons de tisserands sont réparties entre différents endroits du bourg (quartier du Haut-Parc, Basse-Paonnière) et différents hameaux éparpillés dans la campagne comme à la Maltrie.
On compte en 1751 à La Tourlandry 351 métiers à tisser sur les 1 793 métiers dépendant de la manufacture de Cholet. A titre de comparaison, Chemillé en recense 110 et Cholet 481 à la même date.
En 1846 sur 1800 habitants, on comptait 532 tisserands à la Tourlandry travaillant pour les négociants choletais, 121 dévideuses et 113 fabriquants travaillant à leur compte la toile pour la fabrique de Cholet. Dans les écarts, certains pratiquaient la double activité, tisserand à la cave l’hiver et cultivateur l’été. On recense ainsi de nombreux villages dits de tisserands : la Fardellerie, la Chalouserie (47 habitants en 1846), la Maltrie (52 habitants en 1846), la Boutière (55 habitants en 1850), la Virée (43 habitants en 1846), la Bordellière(60 habitants en 1846), ainsi qu’au village de la Paonnière où l’on voit encore de nos jours leurs maisons si typiques.
Le mode de vie
Les tisserands travaillent toujours dans l’humidité des caves au sol en terre battue pour éviter que le fil ne se casse. Dans les registres paroissiaux du XVIIIème siècle on note que l’espérance de vie des tisserands des Mauges atteignait rarement 50-55 ans.
La maison comporte une ou deux pièces par étage, avec un sol recouvert de carreaux de terre cuite. La pièce est souvent grande et garnie de lits ou d’une ou deux armoires. La famille peu y être nombreuse et pauvre. On s’y rassemble à l’heure des repas en cas de mauvais temps. Sinon le repas est pris sur les marches de la maison. A l’extérieur, ces maisons disposent d’un jardin potager pour améliorer l’ordinaire. La treille de vigne court sur certaines façades exposées plein sud et fourni du raisin à l’automne. Elle est fixée au mur à des os de bovins pris dans les joints de maçonnerie.
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