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Une brève histoire d’Aubigné

Une brève histoire d’Aubigné

Préhistoire :

Aubigné-sur-Layon est un village qui peut se vanter d’avoir une histoire couvrant plusieurs millénaires. C’est ce passé exceptionnel que nous vous proposons aujourd’hui de découvrir ou (re)découvrir. Les premières traces d’occupation humaine à Aubigné-sur-Layon remontent au Néolithique (4500-2500 av J-C). En effet, il y avait à 1700m au sud-ouest du village, au lieu-dit « La Pierre », un menhir. Malheureusement, comme de nombreuses pierres dressées du département, celle d’Aubigné fut déplacée en 1870 pour curer le fossé voisin puis détruite. Les dalles qui recouvrent de nos jours ce fossé proviennent sans doute de ce menhir. La fonction de ces monuments reste encore difficile à interpréter. S’agit-il de stèles commémoratives, de bornes délimitant un territoire ou indiquant un lieu sacré ?

Antiquité : (Ier siècle avant-Ve siècle après) : un gallo-romain au château ?

Si on avance un peu dans le temps signalons que nous n’avons malheureusement retrouvé à Aubigné ni objet, ni monnaie datant de la période gallo-romaine. Le seul indice d’une occupation antique nous est fourni par le nom médiéval de la commune, Albiniacus, formé par le mot latin Albinius (Aubin en français) et la terminaison acum qui sert à désigner des noms de propriété. Ainsi, plusieurs historiens supposent qu’un gallo-romain nommé Albinius aurait vécu à l’emplacement du château au II-III siècles de notre ère et laissé son nom au village. Pour d’autres, l’évêque d’Angers Aubin, évangélisateur de la région au VIe siècle, aurait donné son nom à la commune.

Moyen Age : (VIe-XVe siècles) :

Le château et l’église, monuments incontournables et structurants du village sont attestés dès le XIe siècle tandis que le prieuré est mentionné pour la première fois au début du XIIIe siècle. À cette époque, les bras du transept de l’église sont voûtés par des croisées d’ogive de style gothique angevin et les murs de l’édifice reçoivent des peintures murales dont l’une d’elles semble figurer une scène de banquet. Le château est pour sa part remanié aux XVe siècle, à l’époque de la guerre de 100 ans. Il faut imaginer alors un important dispositif défensif le protégeant : murs de 6 mètres de haut, pont-levis, douves sèches.

Grâce à l’aveu de François d’Aubigné au seigneur de Doué-la-Fontaine (acte par lequel un vassal reconnaît tenir tel ou tel héritage de son seigneur) rédigé en 1474, on sait qu’Aubigné comprenait à la fin du Moyen Age, des hôtels (maisons de bourg), des halles, une magnanerie (local pour l’élevage des vers à soie), des auberges, une grande place. De cette période subsistent de nos jours quelques portes, linteaux sculptés et cheminées dans des maisons particulières. Au Moyen Age, le cimetière communal, fouillé en 2008, se trouvait à l’emplacement de l’actuelle place de l’église. Le village s’appelait alors Aubigné-Briand dans les sources écrites imitant celui du village voisin de Martigné-Briand. Il le conservera jusqu’en 1994 !

Époque moderne : (XVI-XVIIIe siècles) :

Pendant tout le Moyen Age, le château est occupé par la famille d’Aubigné. Cependant, en 1500, la propriété passe par mariage à la famille de Royrand. Le dernier seigneur d’Aubigné est en effet mort sans héritier mâle. Pendant les guerres de religion, la famille de Royrand, protestante, se réfugie peut-être à Angers où on retrouve sa trace en 1568 comme l’a suggéré Roger Gonnord. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, après avoir appris par des généalogistes qu’il s’agissait du berceau de ses ancêtres, Madame de Maintenon (gouvernante des enfants illégitimes du roi puis épouse de Louis XIV à partir de 1683) tente à quatre reprises d’acheter le château et sa seigneurie en entamant des négociations avec le chapitre de la cathédrale d’Angers qui venait de l’acquérir, sans y parvenir.

Le siècle des Lumières est une période capitale pour l’Histoire du village. En effet, l’un des plus beaux joyaux du patrimoine de la commune remonte à cette époque. Entre 1757 et 1771, le curé de la paroisse, Clément-Balthazar Ménard commande à l’artiste italien Pauolo Baronni des peintures

murales pour orner les murs du chœur et du transept. Le peintre qui maîtrisait parfaitement les effets de perspective et d’illusion déploie un décor imitant le marbre veiné et paraît ouvrir les voûtes sur le ciel. Si on sait que l’artiste a décoré plusieurs autres églises du département, le décor d’Aubigné est le seul qui soit encore visible dans son intégralité. L’œuvre rappelle les fondements du dogme catholique mais comprend aussi plusieurs symboles maçonniques. Par ailleurs, à partir de 1774, le Layon est aménagé en canal navigable sur 42 kilomètres entre Concourson et Chalonnes-sur-Loire pour faciliter le transport du vin et de la houille. À Aubigné, une écluse témoigne encore de l’ampleur de cet aménagement. Malheureusement, le canal cesse de fonctionner après la Révolution, période à laquelle ces infrastructures sont en partie détruites.

Enfin, le village s’illustre aussi pendant la période révolutionnaire. Clément-Balthazar Mesnard prêtre de la commune depuis 1757, nommé député du clergé Saumurois aux États-Généraux de 1789 fut l’un des premiers à rejoindre les députés du Tiers et à prêter serment à la Constitution civile du clergé en 1790. Le village n’échappe par ailleurs pas aux troubles de la guerre de Vendée. Le 30 mai 1794 (11 Prairial de l’An II du calendrier révolutionnaire), 400 hommes quittent le village de Cernusson et marchent sur Aubigné. Ils veulent venger le meurtre de deux des leurs perpétrés par des habitants d’Aubigné et trouver le curé du village qui s’est fait connaître dans la région par ses prises de position en faveur de la Révolution. Les paysans royalistes pillent le village et tuent les habitants qui n’ont pas réussi à s’enfuir mais ne parviennent pas à trouver Clément-Balthazar Mesnard qui reste curé jusqu’en 1807.

Époque contemporaine : (XIX-XXIe siècles) :

Au XIXe siècle, la viticulture, les carrières de calcaire et les fours à chaux attirent de nombreux ouvriers à Aubigné qui ont « en tout temps du travail » selon Célestin Port. Alors qu’il comptait 381 habitants en 1841, quinze ans plus tard, en 1856, on dénombre près de 500 habitants dans le village. En 1876, cinq fours à chaux sont alors en activité sur la commune. Ils permettaient de transformer la pierre calcaire en chaux, indispensable pour les activités agricoles et la construction. Malheureusement, ils cessent de fonctionner en 1914 alors que la guerre éclate mais deux fours sont encore visibles aujourd’hui.

Au XXe siècle, pendant la première guerre mondiale, le village paye un lourd tribut. Dix-sept aubignois perdent la vie au cours du conflit. Cependant, il ne faudrait pas oublier que la première moitié du siècle marque aussi l’arrivée à Aubigné d’équipements participant au confort moderne. Un lavoir est construit en 1913 à proximité de la route menant aux Chollets. Il permet de rincer le linge dans des structures spécifiques et d’éviter la propagation de maladies. De plus, en 1926, comme de nombreuses communes de l’entre-deux-guerres, Aubigné reçoit l’électricité. Mais le XX e siècle est surtout placé sous le signe de la musique dans la commune. La vie du village est en effet rythmée pendant plus de 80 ans par les manifestations de l’harmonie musicale fondée en 1924 par Jean Cochard. On compte alors plus d’un musicien par famille ! En 1966, un célèbre journaliste radiophonique peut dire du village qu’il est « le plus musical de France ». Entre 1979 et 1989, un festival de musiques du monde se tenait d’ailleurs annuellement dans le village où venaient se produire des musiciens du monde entier ! Le 13 juin 1994, la commune qui s’appelait alors Aubigné-Briand change de nom et devient Aubigné-sur-Layon.

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