L’histoire du prieuré de Cunault commence avec la fondation par saint Philibert d’un monastère bénédictin dans l’île de Noirmoutier au VIIème siècle. Plusieurs fois chassés par les incursions normandes au IXème siècle, les moines finissent par abandonner leur île. Avec l’aide de l’abbaye Saint-Martin-de-Tours, ils créent un monastère à Cunault. Mais devant l’avancée des Normands qui remontent la Loire, les moines doivent à nouveau fuir emportant avec eux les reliques de saint Maxenceul, disciple de saint Martin de Tours, qui avait évangélisé les alentours de Cunault au IVème siècle. Ils atteignent la puissante abbaye de Tournus sous l’autorité de laquelle ils seront désormais placés. Au milieu du Xème siècle, les moines reviennent à Cunault avec les reliques de saint Maxenceul. Le prieuré de Cunault bénéficie alors de nombreux dons et privilèges et s’agrandit sans cesse. Au milieu du XIIème siècle, il connait richesse et prospérité.
Une première église est élevée au XIème siècle. Puis au siècle suivant, les pèlerinages s’étant fort développés, une église beaucoup plus grande remplace progressivement la précédente. Elle est achevée au XIIIème siècle. A partir de la guerre de Cent Ans, et du fait des guerres de Religion, le prieuré entre cependant dans une période de déclin. Au milieu du XVIIIème siècle, il est même supprimé. Compte tenu de son mauvais état, l’église prieurale est divisée : le chœur est vendu et la nef est dédiée au service du culte à la suite de la destruction de l’église paroissiale. A la Révolution, la nef elle-même est vendue comme bien national. Puis, Prosper Mérimée, nommé inspecteur des Monuments Historiques en 1834, s’intéresse à l’église de Cunault et déclenche sa restauration à partir de 1850. L’église prieurale de Cunault est alors reconnue comme un joyau de l’art roman en Anjou.
Outre la lumineuse beauté offerte par les voutes de la nef, en pierre blanche de tuffeau et ses 223 chapiteaux, tous distincts, représentant des scènes bibliques, des animaux ou des monstres, l’église de Cunault possède un mobilier et des œuvres artistiques religieux d’un grand intérêt :
-La châsse de saint Maxenceul du XIIIème siècle qui renferme les ossements de saint Maxenceul, disciple de saint Martin de Tours, le célèbre saint qui a partagé son manteau avec un pauvre.
-Le chapier du XVIème siècle, le meuble qui conservait les vêtements liturgiques.
-Une Pieta en pierre polychrome du XVIème siècle. Cette Vierge de douleur porte son fils, Jésus, à la descente de la croix.
-La statue de sainte Catherine en bois peint du XVe siècle. La roue et l’épée représentent les instruments de son martyre à Alexandrie au IVème siècle.
-L’église conserve également des vestiges de belles peintures murales des XIIème et XIIIème siècles.
Fait notable, les quatre cloches qui sonnent tous les quarts d’heure proviennent de la cathédrale de Constantine en Algérie.
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