Construite en centre bourg à l’emplacement d’un édifice antérieur datant du XIIème siècle, l’église de Turquant n’en conserve que peu d’éléments, hormis la partie basse du porche occidental et quelques pièces de fondation des murs nord. Telle que nous la connaissons aujourd’hui, l’église date des XVème et XVIème siècles. Ses murs sont faits d’un beau tuffeau blond du saumurois, dont Turquant était producteur, et sa couverture d’ardoises de Trélazé. Elle est dédiée à saint Aubin, évêque d’Angers, dont la charité était sans bornes pour les malheureux, pour les prisonniers, pour les malades et pour les pauvres. L’église connut bien des vicissitudes avec des inondations régulières subies par l’assaut des flots de la Loire.
On pénètre dans l’église par deux portes ouvertes dans la façade sud au XVème et XVIIème siècles, abritées sous un porche en charpente qui a dû être reconstruit au XVIIIème siècle. En entrant dans ce lieu, le visiteur est impressionné par l’ampleur et la luminosité de l’édifice. L’église comprend une nef de trois travées ornées de six élégantes fenêtres à meneaux avec abside de forme pentagonale. L’ancienne voûte en pierre, écrasée par la chute des parties hautes du clocher, a été remplacée par un plafond en bois.
A l’intérieur, nous pouvons admirer deux hauts-reliefs. L’un montre « La crucifixion de Jésus au calvaire » où l’on voit, faisant face au prieur de Saint-Jean de l’Habit, Jeanne de Bourbon (1608-1670) fille du roi Henri IV, abbesse de Fontevraud. Le second montre la descente de croix. Ces deux hauts-reliefs ont été classés mobilier historique le 6 décembre 1930. A gauche dans la nef, se trouve un grand Christ en bois sculpté du XVIIIème siècle. Sur le mur nord, on peut admirer un tableau du XVIIIème siècle représentant l’Assomption de la Vierge Marie, qui, au terme de sa vie terrestre, fut élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel. Ce tableau a été classé le 15 février 1988.
Restaurée depuis les années 2000, l’église Saint-Aubin est une fierté pour la commune. Elle est comme « un bateau sur la Loire » avec ses magnifiques vitraux fabriqués par fusion du verre et thermoformage. Le vitrail central symbolise à la fois la lumière de Dieu et celle du fleuve. Les 8 autres vitraux constituent une longue promenade panoramique baignée dans la foi et dans l’univers ligérien avec saint Aubin, saint Vincent (saint patron des vignerons et des meuniers), les saints évangélisateurs de la région, saint Martin, saint Florent et saint Maurille. Un autre vitrail évoque les gabares, un autre enfin symbolise le baptême.
L’autel majeur et les deux autres autels latéraux ont été refaits en tuffeau ainsi que les fonts baptismaux, décorés de feuilles d’acanthe et de têtes d’anges. L’autel majeur montre au centre l’agneau pascal reposant sur le livre des sept sceaux, le chiffre sept désignant la plénitude et la perfection ; et aux cornes, ou angles, deux sculptures : à gauche, un calice et un ostensoir, à droite, une croix et un chandelier.
L’église Saint-Aubin a été classée monument historique le 25 juin 1967 et a été labellisée « Église accueillante en Anjou ».
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